Qui que tu sois, Dieu te considère individuellement.

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II «t’appelle par ton nom». II te voit et te comprend pour toi-même, lui qui t’a fait pour toi-même. II sait ce qu’il y a en toi, tes sentiments et tes pensées personnels sans exception, tes dispositions et tes penchants, tes forces et tes faiblesses. Son regard s’attache à toi aux jours de joie comme aux jours de souffrance. II éprouve du dedans tes espoirs comme tes tentations. II éprouve un intérêt personnel à ce que tu te remémores comme à ce qui t’angoisse, aux hauts et aux bas de ta vie intérieure. II a compté les cheveux mêmes de ta tête et les coudées de ta taille; Il t’étreint et te porte dans ses bras; il te soulève jusqu’à lui et te repose à ta place. II remarque l’expression même de ton visage, que ce soit le sourire ou les larmes qui y affleurent, la santé ou la maladie. Tes main, tes pieds sont l’objet d’un regard de tendresse; il entend ta voix, les battements de ton coeur, ta respiration même.

Newman's rosary at LittlemoreTu ne t’aimes pas mieux qu’il ne t’aime. Tu ne peux pas plus reculer devant la souffrance qu’il ne déteste te voir la supporter; et s’il te la fait porter, c’est en sorte que tu la portes de toi-même, si tu es un sage, pour un plus grand bien à venir. Tu n’es pas seulement sa créature (encore qu’il ait soin des passereaux mêmes, et qu’il ait eu pitié du «nombreux bétail» de Ninive), tu es un homme racheté et sanctifié, son fils adoptif, bénéficiant d’une part de cette gloire et de cette béatitude, qui s’épanchent éternellement de son sein sur son Fils unique. Tu es choisi pour être sien, en tête de tes semblables qui demeurent à l’orient et au midi. Tu fus un de ceux pour qui le Christ offrit sa dernière prière, la scellant de son sang précieux.

Extract du sermon LA PROVIDENCE PERSONELLE TELLE QU’ELLE SE RÉVÈLE DANS L’EVANGILE
(John Henry Newman, Parochial and Plain Sermons, Vol III pp. 124-5)