Newman, conseiller des convertis

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Ma confiance dans l’Eglise catholique n’a jamais vacillé un seul instant depuis que j’ai été reçu en son sein.

J. H. Newman, LD XXV, 90.

De son journal

Pour moi ce n’étaient pas les conversions qui importaient d’abord, mais l’organisation des Catholiques. Je me suis tellement attaché à cette dernière cause qu’encore actu­ellement le bruit persiste que je conseille aux Pro­testants de ne pas se faire catholiques. Et quand je dis ma véritable pensée, – ma peur de faire des gens instruits se convertir trop tôt, avant d’avoir « calcule la dépense », et pour connaître des difficultés après leur entrée dans l’Eglise, – je ne fais que dire équivalemment la même chose: l’Eglise doit se préparer â accueillir les con­vertis, tout comme ceux-ci ont â se préparer à venir à l’Eglise.

A.W. 258 (21.1.1863)

A un correspondant anonyme

Ce qui est certain, si vous voulez entrer dans l’Eglise Catholique, c’est qu’il vous faut le faire en étant con­vaincu de sa divinité. C’est-à-dire, avec de bonnes raisons d’être sûr qu’elle vient de Dieu. – Le temps qu’il faut pour arriver à cette certitude varie selon les personnes. Un miracle, entendre directement la voix du Seigneur, justifierait un prompt assentiment; mais la certitude d’une conclusion raisonnée peut mettre des années à mûrir. La conversion de saint Paul fut soudaine; celle de saint Jérôme et d’autres Pères après une longue réflexion. Les gens sans instruction peuvent y être acheminés plus ou moins rapidement par des moyens qui ne sont pas donnés à ceux qui, par nature, ont de plus grandes possibilités … Le temps de probation sera donc plus long pour l’un que pour un autre et, sans connaître la personne en question, il est impossible de juger s’il faut la recevoir de suite ou la faire attendre. Je vous dis tout ceci pour vous faire comprendre pourquoi, malgré mon grand désir, je ne puis prendre de décision pour vous. Bien sûr, je souhaite votre conversion maintenant; mais pour ce qui est de votre devoir, je puis simplement dire qu’en certains cas je serais d’accord avec un père pressant son fils de retarder son entrée dans l’Eglise, et dans un autre cas ce serait le contraire.

L.D. XXXI 108 (Fin de 1885?)

A Soeur Mary Gabriel du Boulay

Il y en a qui ne cherchent que les conversions et qui, ensuite, laissent les pauvres convertis se débrouiller tout seuls, dans la mesure où ils connaissent leur reli­gion. L’autre but, si important, est ce que j’appelle la mise â niveau. Si nous devons convertir les âmes pour les sauver, il leur faut la préparation du coeur qui con­vient.

L.D. XXV 3 (2.1.1870)

La grâce du Salut est donnée en dehors de l’Eglise Catholique, mais non â ceux qui ne sont pas dans une ignorance invincible et de bonne foi. Beaucoup de gens sont sauvés qui n’appartiennent pas au corps visible de l’Eglise.

L.D. XXVIII 129 (21.10.1876)

Dieu donne Sa grâce à tous; à ceux qui en profitent Il la donne encore plus, et même à ceux qui 1’éteignent elle est toujours offerte … Beaucoup, nous pouvons le penser, ne cessent d’avoir cette lumière, et sans arrêt entrent avec confiance dans l’Eglise. Certains, – hélas! – ont pu recevoir cette lumière, mais, n’avançant pas vers la Sainte Demeure d’où elle rayonne, ils la perdent; ils ne s’en rendent pas compte, mais ce qui les fait vivre n’est que le souvenir de ce qu’ils ont eu en eux à un certain moment. Dieu seul voit ces choses; mais les grandes vérités générales demeurent: par nature on ne peut voir Dieu, mais seulement par grâce; tout en nous per­mettant de voir Dieu, la grâce nous introduit aussi dans l’Eglise, et elle ne nous est jamais donnée pour nous éclairer sans nous être aussi donnée pour faire de nous des Catholiques.

Mix. 188-189 (1849)

Et maintenant vous, mes frères, qui n’êtes pas catholiques, peut-être me direz-vous … qu’avant de venir à l’Eglise il vous faut vous assurer qu’elle est vraiment de Dieu. Vous avez raison; personne ne doit entrer dans l’Eglise sans être fermement résolu à lui obéir en tout ce qui touche à la foi et à la morale, et ceci, parce qu’elle vient directement du Dieu de Vérité … Ayez en vous cette conviction que c’est Dieu qui, pour vous instruire, vous envoie l’Eglise Catholique, et cela suffit. Je ne voudrais pas que vous y entriez avant d’avoir cette conviction. Si vous ne l’avez qu’à moitié, priez pour l’avoir pleinement, et attendez qu’elle vous soit donnée. Il est certes préférable de venir promptement, mais la lenteur est préférable au manque de réflexion; et parfois, comme le dit le proverbe, plus on se presse et moins on va vite. Assurez-vous simplement que le retard n’est pas de votre faute, et que vous ne pouvez l’éviter. Mais toujours vient le moment, tôt ou tard, où l’on doit être convaincu, et où on l’est. Il n’y a plus alors à chercher de nouveaux arguments, bien qu’il soit toujours possible d’en produire. On est parvenu à ce point où on peut même refuser de prêter l’oreille à de nouvelles raisons en faveur de l’Eglise, où on a aucun désir de lire ou de réfléchir davantage sur la question, où la décision est prise. Le devoir est alors d’entrer dans l’Eglise immédiatement et sans délai. Prudent dans la délibération, que l’on soit prompt dans l’exécution.

Mix. 231.233.235 (30.9.1849)

A un correspondant anonyme

Selon notre doctrine, ceux-là à qui Dieu suggère, par Son Esprit, de s’informer si l’Eglise Catholique ne serait pas sur terre Son seul Envoyé ou Représentant, ne peuvent sans péché et sans danger étouffer cette in­spiration. Mais nous reconnaissons aussi la possibilité d’une ignorance et d’une totale absence de doute sur ce point, accompagnées d’une aversion pour la véritable Eglise, sans que ce soit de la faute des personnes ainsi disposées. Si leurs actions se guident à la lumière que Dieu leur donne, on dit que ces personnes appartiennent à l’âme de l’Eglise, bien que n’étant pas de son corps.

L.D. XXVII 110-111 (24.8.1874)

A John Rickards Mozley

Cela m’a fait plaisir d’apprendre que vous reconnaissez maintenant que la prière est vraiment puissante. C’est le seul moyen d’éclairer vos difficultés religieuses.

L.D. XXVII 267 (4.4.1875)

A S. S. Shiel

Je serais heureux de vous aider dans vos difficultés sur la foi, si je le pouvais; mais – et vous le savez bien -c’est sur Dieu qu’il faut vous reposer; Il vous entendra, et ne vous abandonnera pas. Si vous Le priez de vous montrer la vérité, Il le fera sûrement, même si c’est lentement.

L.D. XXV 13 (25.1.1870)

A Madame Helbert

Il est tout-à-fait vrai que le fondement divin de la certitude de foi n’est pas à chercher dans l’histoire, mais qu’il vient de la grâce de Dieu, mais là n’est pas la question. Ceci veut dire simplement que de soi-même on ne peut produire un acte de foi, et que, lorsqu’on en fait un qui sauve, c’est en Dieu qu’on croit, non en l’homme, bien qu’on en arrive à cette foi en Lui par l’histoire, par le raisonnement. Le jugement personnel doit guider tant qu’on n’est pas encore dans l’Eglise. On ne commence pas par la foi, mais par la raison, et on termine par la foi. Comment allez-vous vous préparer à la foi, sinon par l’histoire, ou une méthode équivalente de recherche? Il vous faut quelque raison de vous faire Catholique si vous voulez être une bonne Catholique.

L.D. XXIV 330-331 (10,9.1849)

A A. J. Hanmer

Vous vous dîtes contre la prise de risques dans les questions de foi. Mais Abraham … n’a-t-il pas pris un risque, lorsqu’il partit, sans savoir où il s’en allait? Il n’avait même pas, comme vous, la possibilité de de­mander conseil à ceux qui avaient pris la route avant lui. Les conditions actuelles peuvent être différentes, mais sur ce point c’est toujours la même chose: sans la foi vous ne pouvez rien faire de bien … Il est évident, et il ne faut jamais l’oublier, que quiconque veut être membre de l’Eglise doit venir à elle comme un enfant vers sa Mère, – pas pour critiquer, mais pour accepter. Et, si nous n’avons pas eu de tentations contre la foi, c’est sans doute la conséquence naturelle et la récompense (j’espère pouvoir le dire sans me vanter) de notre venue à l’Eglise dans cet esprit. Aussi sérieusement que je voudrais voir toutes les personnes de ma connaissance se faire Catholiques, je leur demande d’abord de prier pour la foi; car une simple obéissance extérieure à l’Eglise, ou une révolte de la raison après y être entré, seraient lamentables. Mais Dieu ne nous fait pas défaut: si diffi­cile que soit la foi, et dépassant la raison, pourtant, si nous le Lui demandons sérieusement, Celui qui a donné la parole à l’Eglise nous fait écouter et accepter ce qu’elle dit.

L.D. XII 168 (10.2.1848)

A Mademoiselle Stella Austin

Personne ne doit venir à l’Eglise sans être convaincu. Votre devoir est de prier Dieu de vous éclairer, de vous faire chercher avec honnêteté et poursuivre tout droit, sans vous dérober devant des conclusions désagréables, et enfin de vous donner le courage quand vous êtes arrivé à la conviction. Il sera avec vous, ne doutez pas de Lui. Pour que vous fassiez Sa volonté, et qu’ainsi, vous sauviez votre âme …

L.D. XXVIII 332 (21.3.1878)

A Mademoiselle Rowe

La principale raison, je pourrais dire la seule, de se faire Catholique, est que la Communion Romaine est l’unique Eglise vraie, l’Arche du Salut. Ceci ne veut pas dire que nul n’est sauvé, qui n’est pas membre de cette Eglise, mais qu’il n’existe aucune autre Communion organisée à avoir les promesses, et que ceux qui sont sauvés même s’ils n’appartiennent pas à cette unique Eglise, le sont, non en vertu de « la Loi ou Secte qu’ils professent », comme le disent les 39 Articles, mais parce qu’ils ne connaissent rien de mieux, et qu’ils désirent sincèrement la vérité. Dieu vient alors à eux avec une surabondance de miséri­corde gratuite, qu’il n’a pas promise et dont II n’an pas convenu.

L.D. XXVI 364 (16.9.1873)

A Mademoiselle Alice Smith

Mon avis très net est de vous faire Catholique à une condition: qu’après avoir réfléchi vous puissiez dire du fond du coeur, « Je crois que la Sainte Eglise Catholique Romaine est le seul et unique Bercail du Christ, et l’Arche du Salut; et je crois aussi que tout ce qu’elle enseigne, a enseigné et enseignera, est la Parole de Dieu confiée par Notre-Seigneur à Ses Apôtres au commence­ment ».

Quant à moi, grâce à Dieu, depuis que je suis Catholique je n’ai jamais eu un seul doute sur cette question, ni jamais le moindre désir, même fugitif, de retourner à l’Eglise d’Angleterre, ou le regret de l’avoir quittée.

L.D. XXV 225 (3.11.1870)

A Archibald MacCall

Il est tout-à-fait vrai que, lorsqu’on est convaincu de n’être pas membre de l’Eglise Catholique et que celle-ci est la Communion Romaine, on est immédiatement tenu de lui faire soumission et de demander à y être admis. Je pense également que plus on étudie la question et plus on reconnaît comme certain que, à part l’Eglise de Rome, aucun groupe religieux en Angleterre, y compris l’Eglise Anglicane, n’a de titre réel à être regardé comme l’Eglise instituée au début par Notre-Seigneur. Mais il n’y a rien, dans ce que vous dites, qui me fasse penser que vous ayez j déjà cette claire conviction que l’Eglise Romaine a le droit d’être reconnue comme l’unique Oracle de la vérité I surnaturelle, la seule Arche du Salut. Si vous pouvez, votre ami et vous – ou quand vous le pourrez – le dire de coeur et délibérément, alors vous êtes tenus de vous faire Catholiques. Si vous ne le pouvez pas encore, vous devez prier pour la lumière et pour la foi.

Notre-Seigneur nous dit de « calculer la dépense ». Vous est-il possible d’accepter comme venant de Dieu tout ce qu’enseigne et enseignera l’Eglise Catholique Romaine? Demandez-vous s’il n’y aura pas chez vous ensuite une réaction; et réfléchissez à la probabilité qu’après votre réception dans l’Eglise, vous serez assaillis de doutes sur des points auxquels vous auriez dû songer auparavant.

L.D. XXVII 58 (27.4.1874)

A la Marquise de Salvo

Je vous exhorte sérieusement à entrer dans l’Eglise Catholique. Dans votre état d’esprit actuel, votre salut l’exige … Vous dites que cette démarche fera de la peine à votre famille! C’est là – hélas! – l’épreuve par la­quelle il nous faut tous passer. Vous n’aurez sans doute pas à causer autant de peine que certains de mes amis, pour qui cela a été un devoir – et peut-être autant que moi-même j’ai eu à en infliger. Mais Dieu vous soutiendra en toute épreuve qu’il vous imposera, et vous aurez en vous la force de toute l’Eglise de tous les saints qui ont jamais vécu. Vous serez membre d’un corps qui en est passé par bien plus que n’importe qui d’entre nous est appelé à souffrir; et leurs prières et leur sainteté feront en vous leur oeuvre, et vous élèveront au-dessus de vous-même. Je ne parle pas nécessairement de réconfort sensible, mais d’une puissance réelle qui sera la vôtre en présence de Dieu.

L.D. XI 71 (18.12.1845)

A J. Keble

Quand je pense à vous, c’est toujours avec respect et amour. Il n’y a rien que je n’aime plus que vous … et beaucoup d’autres que je pourrais nommer à part Celui que je dois aimer plus que tout et d’un amour suprême. Lui, qui compense surabondamment toutes pertes, qu’il me donne Sa Présence – et je ne manquerai de rien et ne désirerai rien. Il n’y a que Lui à pouvoir compenser la perte de ces visages autrefois familiers, et qui ne cessent de me hanter.

L.D. XX 503 (15.8.1863)

A Anselm Bertrand Gurdon

Avec les convictions qu’elle a, il est clairement de son devoir de se soumettre de suite à l’Eglise; car quiconque a conscience d’être en dehors ne peut retarder un instant une fois qu’en son coeur il sait que l’Eglise Catholique est le Bercail du Christ et l’Arche du Salut, et que Rome en est le centre nécessaire … Elle doit mettre toute sa confiance en Dieu, nourrir l’espoir qu’il écartera de son chemin toutes les difficultés, et que, même si l’avenir est sombre pour le moment, le jour viendra où elle pourra confesser avec reconnaissance l’amour de Dieu pour elle, et avec quelle douceur et quelles attentions Il l’a retenue de heurter du pied quelque pierre. Elle doit en parler franchement à son mari, qui a le droit d’être au courant de ce qu’elle est en train de faire; d’après elle il le prendra d’une tout autre façon que celle que vous craignez, et il comprendra que Dieu appelle sa femme à ce qui, sur le moment, causera tant de peine.

L.D. XXIII 347 (2.10.1867)

A John Rickards Mozley

J’admets … l’existence de ce déluge de mal qui vous scandalise dans l’Eglise visible. Mais, pour moi, s’il affectait mortellement ma foi en la divinité du Catho­licisme, par un raisonnement analogue, il affecterait aussi ma foi dans l’Etre d’un Dieu Personnel et en un Gouverneur Moral. Pour moi, la grande question n’est pas de ce qu’il reste de mal dans l’Eglise; mais du bien qui s’est montré en elle avec des résultats pratiques, et qui la marque pour la postérité. L’Eglise en fait suffisamment si elle fait positivement du bien, même si le seul mal qu’elle détruise est celui qu’elle remplace par du bien.

L.D. XXVII 261 (1.4.1875)

A Madame Wilson

Je puis facilement croire que vous avez été reçue trop tôt dans l’Eglise – car beaucoup le sont. Ne connaissant pas leur religion, ils se trouvent bientôt aux prises avec des difficultés auxquelles ils auraient dû penser avant de se faire Catholiques. La foi est un don de Dieu; et un simple désir ou même la décision d’entrer dans l’Eglise ne sont pas nécessairement la même chose que la foi. Je ne dirais pas, cependant, que vous n’avez pas la foi; mais votre foi est faible, et quand je dis que croire est un don de Dieu, c’est pour vous rappeler ce qu’il doit être juste de dire … qu’il vous faut prier pour l’ob­tenir, ce don. Les Apôtres dirent à Notre-Seigneur, « Augmente en nous la foi » [Lc 17,5]. Ils ne se décou­ragèrent pas, ils ne reculèrent pas et n’abandonnèrent pas parce que leur foi en Lui était mise à l’épreuve, ils ne se laissèrent pas aller à penser « Peut-être après tout qu’il n’est pas le Christ! Pourquoi devrions-nous essayer de croire en Lui! » mais ils dirent « Augmente en nous la foi ». Soyez donc assurée … qu’il augmentera la vôtre. Il vous aime. Il a fait pour vous de grandes choses, et Il en fera encore davantage. Seulement ne doutez pas. Souvenez-vous qu’une réaction émotionnelle et intellectuelle se produit naturellement après le grand changement que vous avez fait. Cette réaction n’est pas un péché, mais elle conduit au péché. Vous n’avez qu’à ne pas y céder. Peu importe que la Confession ou la Messe vous soient ennuyeuses. Dites « Augmente en moi la foi », et allez à la Messe avec cette prière.

L.D. XXV 6 (8.1.1870)

A Frederick Baker

Au lieu de suivre l’enseignement inspiré de l’Eglise Catholique, vous avez cru, quand vous étiez engagé dans la controverse, que votre foi pouvait s’en passer. Et maintenant que se présentent des esprits ingénieux qui blessent vos sentiments religieux, vous êtes surpris de constater que c’est la foi qui vous manque, et ceci parce que vous vous êtes fié à votre propre jugement. Je ne puis que vous conseiller ce que je conseille tou­jours à d’autres en ces temps difficiles, d’avoir recours à la Révélation de Dieu, quelle qu’elle soit, et d’y trouver la paix. Si Dieu a fait de Son Eglise le Prophète de Son peuple, vous n’avez pas à en dresser un autre contre elle. L’Eglise est infaillible parce que Dieu l’a faite ainsi. Vous me demandez si je suis d’accord avec Mr. Gore? Je ne me crois pas tenu de répondre à cette question. Je laisse au Saint-Siège le soin d’en décider, maintenant ou plus tard. J’attends que l’Eglise ait donné sa réponse, et ne m’impatiente pas si elle tarde à le faire.

L.D. XXXI 293-294 (3.6.1880)

A James Edward McCarten

Quand je parle de Catholiques qui estiment devoir se taire sur la question religieuse devant un Protestant à l’article de la mort, c’est seulement lorsque ce dernier présente « toutes les apparences de la bonne foi ». Si j’avais moi-même des raisons de penser qu’un malade s’interroge en son esprit si la Religion Catholique ne serait pas la seule vraie, ou s’il ne serait pas de son devoir de se soumettre à l’Eglise Catholique Romaine, je me demande ce que je ferais sinon insister le plus forte­ment possible qu’il s’examine pour voir si, en son coeur, il ne croit pas réellement qu’il n’y a qu’une seule Eglise visible où la grâce est déposée, une seule Eglise où l’on peut mourir en paix. Et si c’était là sa foi secrète, je lui demanderais comment il pourrait s’infliger à lui-même ce terrible mal de laisser passer le jour du salut, et mourir hors de cette Eglise.

L.D. XXVIII 412.413 (24.10.1878)

A George T. Edwards

Je ne veux pas clore notre correspondance sans redire simplement mon amour et mon attachement pour l’Eglise Catholique Romaine … Si je voulais donner une raison de ma dévotion totale et absolue pour elle, que dirais-je, que puis-je dire, sinon que ces grandes vérités brûlantes qu’enfant j’avais reçues de mon éducation évangélique, je me les suis trouvé gravées dans le coeur, avec une face nouvelle et toujours croissante, par la Sainte Eglise Romaine? Cette Eglise a ajouté à l’évangélisme tout simple de mes premiers maîtres, mais elle n’en a rien voilé, atténué, affaibli. Au contraire, dans la divinité de Notre-Seigneur et Sa Réconciliation, dans Sa Présence Réelle, dans l’union aux autres en Sa Personne de Dieu-Homme, j’ai trouvé une force, un secours, un encourage­ment, et une consolation qu’assurément tous les bons Catholiques possèdent, mais que les Chrétiens évangéliques ne connaissent que vaguement.

L.D. XXXI 189 (24.2.1887)