« Lorsque Ésaü entendit les paroles de son père, il cria avec beaucoup de force et d’amertume et dit à son père : « Bénis-moi aussi, mon père ! »» (Gn 27, 34.)
Je suppose que personne ne peut lire ce chapitre sans ressentir quelque pitié envers Ésaü. Il avait espéré que son père lui donnerait sa bénédiction, mais son frère l’avait devancé et avait obtenu celle-ci à sa place. Il ignorait ce qui s’était passé ; aussi entra-t-il chez son père pour se faire bénir, sans soupçonner le moins du monde qu’il ne devrait pas l’être. Son père, au comble de la stupéfaction et de la désolation, lui dit que, à son insu, du fait de sa cécité, il n’avait pu vérifier de ses yeux et avait donc donné sa bénédiction à son frère Jacob ; il ne pouvait donc rétracter sa parole.